- Comment t’est venue l’envie de travailler dans la tech ?
Depuis toujours, je suis passionnée par la promotion et la protection des droits humains, ainsi que par les enjeux du numérique. Mes études de droit m’ont montré que la protection des données est un levier concret pour rendre la tech plus éthique et mieux appréhender son impact sur nos vies quotidiennes.
Au départ, je m’intéressais surtout au cadre juridique et à la protection des données personnelles. Mais j’ai vite compris que, pour être réellement utile, il fallait aussi maîtriser les aspects techniques : comment les données sont collectées, comment elles circulent, où elles sont hébergées et comment elles sont sécurisées. Cette articulation entre droit, éthique et technologie a renforcé mon envie de travailler dans la tech.
- Quelle formation as-tu suivi ?
J’ai fait des études de droit avec une spécialisation en droits humains, en me focalisant sur la société de l’information. Il ne faut pas oublier que le respect de la vie privée et la protection des données personnelles sont des droits humains !
Par la suite, j’ai complété mon parcours avec des formations plus techniques en gestion des risques et en gouvernance des données, ce qui m’a permis d’acquérir une vision à la fois juridique et technique du sujet. J’ai également obtenu une certification de Data Protection Officer.
- As-tu rencontré des obstacles en tant que femme dans la tech ?
Oui, il y a eu des moments où j’ai dû prouver davantage mes compétences pour être prise au sérieux, notamment sur les aspects techniques. La tech reste un milieu encore très masculin, mais les mentalités évoluent.
J’ai appris à poser des questions précises et à documenter mes recommandations. J’ai aussi eu la chance de travailler avec des équipes et des collègues très professionnels et compétents. Leur soutien a été essentiel pour dépasser ces obstacles.
- Tu as récemment débuté en tant que DPO au sein de Paradigm, peux-tu nous expliquer en quoi consiste ton métier ?
Mon rôle est de veiller au respect du RGPD et de l’ensemble des réglementations liées à la protection des données personnelles, au sein de l’équipe Compliance. L’objectif : protéger les données et les droits des personnes concernées.
C’est une fonction transversale. Je rencontre et je conseille toutes les équipes de Paradigm (RH, marketing, data, équipes projets et applicatives, etc.) sur les bonnes pratiques. Je réalise des analyses de conformité, j’accompagne la rédaction et la mise à jour de sa documentation contractuelle et des politiques de confidentialité de Paradigm, je gère les demandes des personnes concernées, et je veille à ce que chaque projet intègre la protection des données dès sa conception (privacy by design).
Je donne également des formations en matière de conformité. J’apprécie énormément ces moments : c’est l’occasion de sensibiliser les équipes, mais aussi d’apprendre des problématiques rencontrées sur le terrain et avec nos clients. Ces échanges sont toujours très enrichissants.
C’est un métier au croisement du droit, de l’éthique et de la technologie. Il faut aussi développer de solides compétences interpersonnelles, rester à l’écoute, travailler en équipe… et faire preuve de diplomatie.
- Quel est ton conseil aux jeunes femmes qui souhaitent entreprendre un métier dans la tech ?
Ne vous laissez pas freiner par l’idée que la tech est « réservée » aux hommes, ou qu’il faut être une experte en code pour y travailler. Il existe une multitude de métiers dans lesquels vos compétences - juridiques, créatives, scientifiques ou organisationnelles, sont précieuses.
Cherchez un environnement qui vous fait grandir, demandez du feedback, entourez-vous de personnes inspirantes, formez-vous en continu et ayez confiance en vos capacités. Et surtout, n’attendez pas d’être « parfaites » pour postuler : la courbe d’apprentissage fait partie du job.
Nous remercions Valeria pour cet échange inspirant. Son parcours montre à quel point les métiers de la tech peuvent être engagés, multidisciplinaires et ouverts à toutes et tous.
