Une étude réalisée par Bruxelles Mobilité en 2020 [lien vers pdf] est révélatrice des nombreux comportements sources de distraction au volant :
- un Bruxellois sur cinq utilise régulièrement son téléphone sans kit mains libres pour passer des appels, que ce soit en voiture (21 %), à moto ou en scooter (21 %), ou en trottinette (20 %). Ce comportement touche également un cycliste sur six (16 %).
- 8 % des automobilistes bruxellois admettent utiliser fréquemment leur téléphone pour envoyer des messages, consulter les réseaux sociaux ou d’autres activités similaires. Ce chiffre grimpe à 17 % chez les conducteurs de moto ou scooter, 13 % en trottinette, et 11 % chez les cyclistes.
- un Bruxellois sur deux utilise son téléphone en marchant, un comportement qui peut devenir dangereux, notamment lors de la traversée d'un passage pour piétons.
Fait notable, ces pratiques sont particulièrement répandues parmi les jeunes usagers.
Les risques
Le temps de réaction d’un conducteur concentré est d’environ 1 seconde. Cependant, ce délai augmente considérablement en cas de distraction.
Selon la vitesse, 3 secondes d’inattention du conducteur ont une incidence considérable sur la distance parcourue par un véhicule.
Ainsi, recevoir un message sur son smartphone induit déjà 3 secondes d’inattention, au cours desquelles la distraction est à la fois visuelle (regarder l'écran) et cognitive (penser au contenu du message). Si vous répondez au message, la distraction devient également physique (taper la réponse).
Ces quelques secondes d'inattention équivalent à parcourir des dizaines de mètres sans prêter attention à la route. Pensez-y.
Le risque d’accident est estimé être 3 à 23 fois plus élevé lorsque le téléphone est utilisé au volant, même avec un kit mains-libres. Téléphoner allonge en moyenne le temps de réaction de 20 à 40%.
Piétons, cyclistes et trottinettistes sont concernés
Pour les piétons, l'utilisation du téléphone en traversant n'est pas spécifiquement interdite par le Code de la route, mais elle peut être sanctionnée si elle entraîne une situation dangereuse. Un choc causé par une inattention peut prêter à sourire. En attestent les milliers de vidéos sur Internet. Levez les yeux de votre téléphone portable lorsque vous traversez. Vous vous assurez que la voie est libre et que les autres vous voient.
Les cyclistes sont considérés comme conduisant un « véhicule » et doivent donc respecter les mêmes règles que les automobilistes. Il est donc strictement interdit de téléphoner à vélo en tenant son GSM à la main. Or, ce sont 11% des cyclistes bruxellois qui envoient régulièrement des messages en roulant à vélo.
Cette interdiction s’applique également aux speedpedelecs et aux cylomoteurs.
Bien que la loi n'interdise pas l'utilisation d'écouteurs à vélo, nous déconseillons fortement cette pratique, car elle peut réduire l'attention et compromettre la sécurité du cycliste.
En 2022, une série de nouvelles règles sont venues encadrer l’utilisation des trottinettes électriques sur la voie publique. Leur location en libre-service en fait un véhicule de choix. Comme les autres engins de déplacement à moteur, leur vitesse ne peut dépasser 25 km/h. A cette vitesse, une distraction peut déboucher sur un accident aux lourdes conséquences.
Comme n’importe quel autre conducteur, l’utilisateur d’une trottinette électrique ne peut pas faire usage de son GSM en le tenant en main. Gardez-le en poche et focalisez votre attention sur la route.
Que prévoit la loi ?
Le code de la route fait essentiellement référence à deux types de distraction :
- Le téléphone : l’article 8.4 stipule que « sauf si son véhicule est à l’arrêt ou en stationnement, un conducteur ne peut faire usage d’un téléphone portable en le tenant en main. »
- Les autres sources de distraction : l’article 8.3 indique que « tout conducteur doit être en état de conduire, présenter les qualités physiques requises et posséder les connaissances et l’habileté nécessaires. Il doit être constamment en mesure d’effectuer toutes les manœuvres qui lui incombent et doit avoir constamment le contrôle du véhicule ou des animaux qu’il conduit. »
Les sanctions
L'utilisation non autorisée d'appareils mobiles en conduisant, sur les genoux ou posé sur le siège passager est classée comme une infraction du troisième degré. Vous vous exposez à une amende immédiate de 174 €.
Si le conducteur est convoqué devant le tribunal de police, le juge peut même imposer des amendes allant de 240 à 4.000 €, avec possibilité de retirer le droit de conduire.
Les amendes sont encore plus sévères pour les jeunes conducteurs ayant leur permis depuis moins de deux ans.
Quelques conseils
En adoptant quelques habitudes simples, vous pouvez vous concentrer sur la route et vous protéger vous-même, en plus des autres usagers.
- Éteignez toute source de distraction : mettez votre téléphone en mode silencieux, en mode « avion » ou « Ne pas déranger » et placez-le hors de portée.
- Utilisez des applications de blocage d'appels : elles bloquent appels et messages pendant la conduite pour réduire les distractions.
- Garez-vous pour envoyer un message ou naviguer : arrêtez-vous pour écrire un message ou ajuster votre GPS au lieu de le faire en conduisant.
- Utilisez les commandes vocales avec parcimonie : les commandes vocales et communications mains libres sont utiles, mais peuvent aussi distraire, donc utilisez-les prudemment.
- Rappelez votre interlocuteur qui indique lui-même être au volant : arrêtez la conversation et convenez d’un moment pour vous appeler.